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Historique


  • Créée en 1885, soit trois ans après la naissance de l’internat en pharmacie, l’association des anciens pharmaciens-adjoints précédera la naissance de l’association actuelle qui verra le jour en 1927.

    les pharmaciens-adjoints seront dès 1882 les futurs internes en pharmacie dont le titre ne sera attribué qu’en 1924.

    La vie de l’internat et celle de l’association seront indissolublement liées. Les différentes réformes des études universitaires seront directement responsables de l’évolution de l’internat. Les plus marquantes parmi les récentes seront rappelées ici.

    L’historique conjoint « AIAIPHL-internat en pharmacie » s’est très largement inspiré
     de la thèse de [Viorica LARGEAU dirigée par J.FRENEY et de leur article commun.
     et des différents ouvrages anniversaires de l’AIAIPHL dont les deux derniers (centième et cent-vingt-cinquième) disponibles à la vente sont distribués gracieusement à la nouvelle promotion d’internes lors de la remise de leur médaille
    Le livre du cinquantième anniversaire est consultable sur le site internet de la BNF [1].

    1882 Création de la fonction de pharmacien-adjoint dans les hôpitaux de Lyon, l’Hôtel-Dieu, La Charité , l’Antiquaille sous l’impulsion du professeur Paul Cazeneuve (en médaillon).

    Pr Cazeneuve

    L’apothicaire sédentaire présent dans les hôpitaux de l’Hôtel-Dieu et de la Charité depuis 1523 n‘avait comme collaborateurs que des religieux, Frères ou Sœurs. On en comptera jusqu’à un millier dans la première moitié du vingtième siècle.

    L’opposition de la commission médicale émanant de la Société Médico-Chirurgicale des hôpitaux au projet de création de l’internat en pharmacie fut véhémente. Le conseil général du Rhône puis le conseil municipal de Lyon avaient quant à eux déjà approuvé sa création quand elle fut imposée par le Conseil d’Administration des hospices le 27 avril « Dans sa dernière séance, le conseil d’administration des ospices a décidé la réorganisation du service pharmaceutique des hôpitaux. Dorénavant, dans chaque hôpital, un pharmacien et des internes en pharmacie seront chargés de ce service jusqu’à ce jour confié aux Sœurs » (presse locale). L’entrée en service des pharmaciens-chefs promus, tous enseignants à la faculté de médecine, ne se fera pas sans animosité et c’est ainsi qu’à la Croix-Rousse il faudra attendre 38 années supplémentaires pour qu’elle soit acceptée.

    1885 Création de l’association des internes en pharmacie qui sera enregistrée à la préfecture du Rhône le 6 juin 1890 soit 11 ans avant la loi de1901 régissant le statut des associations !

    1923 Les internes sont affectés à un service de médecine de l’hôpital afin de suivre la visite journalière des malades avec le chef de service. Une timide évolution vers la réalisation d’examens biologiques voit le jour.

    Le chirurgien-chef de l’Antiquaille Paul Diday convaincra ses confrères réticents de l’interêt de la présence de l’interne dans les services de médecine : rétorquant à l’apostrophe "qu’il reste dans l’officine sans jamais en sortir, ses fonctions cessent à la porte, il ne devra pas la franchir ! " : " je dis, moi, ses fonctions sont à l’officine durant la journée ; le matin dans la salle. Il y est utile, non seulement pour écrire, -lui seul le peut correctement- les prescriptions médicales dictées, mais pour recevoir les indications verbales que le chef de service a à y ajouter. [2].

    1924 Remplacement du titre de pharmacien-adjoint par celui d’interne en Pharmacie. La disparition de l’internat avait failli intervenir l’année précédente et ce fut grâce à l’intervention de M. Barbero, confrère devenu administrateur, qu’il fut maintenu.

    Une requête est avancée la même année à l’attention du conseil d’administration : « Vous mettriez le comble à votre bienveillance en lui réservant une salle vaste, claire et bien aérée, qui serait un local apprécié pour le travail, et à laquelle pourrait être annexée une salle de garde ». Plus tard une bibliothèque sera créée à l’Hôtel-Dieu à laquelle fut allouée en 1929 une subvention annuelle de 6000 francs.

    1927 Naissance de l’Association des Internes et Anciens Internes des Hôpitaux de Lyon, AIAIPHL.

    1930 C’est autour de ces années que la biologie commença à prendre son essor [3].

    1953 32 internes sont en fonction dans 6 hôpitaux des « Hospices Civils de Lyon ».

    1961 Premières démarches entreprises à Paris pour la constitution d’un syndicat national.

    La présentation du recueil des Fiches techniques de laboratoire élaborées en 1957 par nos confrères Louis Monnet et Paul Bigot fut accueilli avec admiration. La standardisation prenait son envol. Elle sera poursuivi en 1971 avec la création de ProBioQual visant à la mise en place du contrôle de qualité des examens de laboratoire puis du GBEA Guide de Bonne Exécution des Analyses de biologie médicale en 1994.

    1962 Création du premier service de radioimmunologie à la Pharmacie Centrale Charles Albert Bizollon est à l’origine de cette création.

    1964 Diagnostic enzymatique des maladies héréditaires du métabolisme à l’hôpital Debrousse dans le service du Professeur Jean Cotte. A l’initiative de Monique Mathieu, le laboratoire se développera pour atteindre une renommée internationale toujours d’actualité.

    Jean Dorche

    1966 Organisation des premières « Journées Nationales de Biologie » à l’initiative du Professeur Jean Dorche. (photo ci-contre).

    1971-72 Séparation à l’hôpital des activités de biologie et de pharmacie.

    1973 Premier texte réglementaire (22 août) créant la structure nationale de l’internat en pharmacie.

    1974 Equivalence entre semestres accomplis d’internat et certificats d’études spéciales CES.

    1984 Réforme des études médicales et pharmaceutiques (loi du 23 déc 1982) conduisant à un diplôme d’état de Docteur en Pharmacie et mise en place du stage obligatoire à l’hôpital dans un service médical pour tous les étudiants de 4ème année de pharmacie. Mise en place de l’internat qualifiant sanctionné par l’obtention d’un Diplôme d’Etudes Spécialisées (DES) soit en Biologie Médicale, Pharmacie Industrielle et BioMédicale, soit en Pharmacie Spécialisée, soit en Pharmacie Hospitalière et des Collectivités.

    2006 Décret du 23 mai organisant l’intégration des facultés de pharmacie dans les Centres Hospitaliers et Universitaires (CHU). L’arrété final d’application sera pris en mai 2008.

    2008 Le Diplôme d’Etudes Supérieures qui couronne la fin de l’internat change de structure :
     le "DES de Pharmacie" est né de la fusion du "DES de Pharmacie Hospitalière et des Collectivités" et du "DES de Pharmacie Industrielle et BioMédicale" (PIBM),
     le DES de "Pharmacie Spécialisée" devient le "DES d’Innovation Pharmaceutique et de Recherche" (IPR),
     le DES de Biologie Médicale ne subit pas de modifications.

        

[1450 exemplaires ont été édités sur "papier antique". Le numéro 218 se trouve à la bibliothèque de l’AIAIPHL

[2"la visite du pharmacien est hygiéniquement utile et moralement nécessaire " : elle l’est sous quatre rapports principaux
elle sert à lui-même d’abord : sans la perspective d’avoir à répondre de ce qu’il a fait, il fera avec tièdeur, c’est-à-dire sans satisfaction pour sa conscience, avec chances d’erreurs, c’est-à-dire sans plus de profit pour son avenir que de sécurité pour ses clients pauvres
elle sert au chef de service : …. Demandez à l’un de nos médecins-députés-dont je vous donnerai le nom- de vous décrire …la situation d’un médecin d’hôpital forcé de constater, de subir de les plus lourdes bévues, les omissions et substitutions de médicaments les plus compromettantes, sans autre moyen de défense, s’il a au cœur quelque charité chrétienne, que de lever les yeux au ciel en s’écriant « Pardonnez-leur, mon Dieu, elles ne savent pas ce qu’elles font ! »
elle sert aux malades : quand ils voient leur médecin hocher la tête ou lever les épaules, ils ont appris, en général, tant qu’ils y ont interêt à deviner pourquoi. Et si le plissement de son trapèze à ce qu’il a soupçonné quelque défectuosité dans la préparation médicamenteuse, il n’est bon ni pour le bien du pauvre diable, ni pour la réputation des secours hospitaliers que ce mécontentement du docteur reste silencieux, ne se traduise pas dans une explication publique au bout de laquelle le malade puisse entrevoir et se promettre une réforme
Enfin, elle sert à la science : notre science ne vit, ne progresse, qu’en vertu de résultats cliniques plus ou moins adéquats aux suggestions de la théorie. Or, laisser planer un soupçon sur la façon …dont l’un des facteurs du problème aé té constitué, par conséquent sur la façon incontrôlable dont il a pu influencer la solution, n’est-ce point porter à la science, telle que nous la voulons faite, une atteinte réelle, d’autant plus déplorable qu’il serait plus aisé de l’en préserver ? »

[3Des réflexions sur l’internat éditées à l’occasion de son cinquantenaire, on peut extraire ces phrases tantôt sérieuses : « Chez tous on constate un goût croissant pour la biologie, dont la connaissance et la pratique apparaissent de plus en plus nécessaires… » tantôt pleines d’ironie : « Récemment est apparue la notion de métabolisme basal. L’incontestable autorité que ne peut manquer de conférer l’utilisation d’un appareil entre tous imposant, avec ses cuves, treuils, robinets, lui valut du coup bien des fervents. Mais avec de nombreuses et délicates expériences, où le souci de maintenir la température constante vous partageait tour à tour entre le vasistas et le radiateur, au risque d’en périr, beaucoup déchantèrent, s’étant aperçus que le bel engin est en somme assez sournois, et que le maniement d’un robinet à sept voies vous fait fréquemment trébucher du Charybde de l’appel d’air au Sylla de la casse  »




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